avec le soutien institutionnel du laboratoire Mayoly

 

La Pancréatectomie totale avec auto-greffe d’ilots de pancréas (TPIAT) pour pancréatite dans une population pédiatrique permet d’obtenir une diminution significative de l’utilisation des opioïdes et une amélioration de la prise en charge

 

Auteur-présentateur : Cheryl J. Hartzell

Problématique : La pancréatite chronique est à l’origine, en population pédiatrique, d’une morbidité significative incluant une altération sévère de la qualité de vie, des hospitalisations à répétition, un retentissement fonctionnel et l’utilisation au long cours d’antalgiques dont les opioïdes. Chez l’adulte, la pancréatectomie totale suivi d’autogreffe d’ilots (TPIAT) a montré son efficacité en terme de douleurs et  de consommation d’opioïdes. Les données chez les enfants sont encore limitées.

But : L’objectif principal de ce travail était d’évaluer la consommation d’opioïdes chez l’enfant dans l’année suivant la TPIAT ainsi que l’évolution des douleurs.

Matériel et méthodes : Les patients, qui ont ont bénéficié d’une TPIAT pour pancréatites aigues récidivantes ou pancréatite chronique ont été inclus dans la cohorte prospective unicentrique d’avril 2015 à février 2023 à l’Hôpital pour enfants de Cincinnati (USA). Le suivi était compris entre 12 et 33 mois.

Résultats : L’âge moyen à la chirurgie était de 13 ans. Il s’était écoulé une durée médiane de 944 jours entre le premier épisode de pancréatite aiguë et la chirurgie chez les 105 patients de la cohorte qui avaient bénéficié d’un nombre médian 2 CPRE. La prévalence de l’utilisation des opioïdes passait de 51% à 3% en 1 an et était nulle à 60 mois (diminution significative, p<0,001) (Figure 1). Concernant les douleurs des patients, 39% des patients rapportaient des douleurs abdominales à 6 mois versus 87% en pré-chirurgie (diminution significative, p<0,001). (Figure 2) Seulement 15% des patients rapportaient des douleurs à 60 mois.

Conclusion : Ces données après TPIAT, dont la réalisation était multidisciplinaire, montrent une diminution significative à 12 mois de la consommation d’opioïdes et des douleurs abdominales indépendamment de la sévérité de la maladie, de la douleur ou du degré de consommation d’opioïdes en population pédiatrique.

 

Intérêt pour le malade : 4 / 5

 Applicabilité en pratique de routine : 2 / 5

 

Ces données, issues d’une cohorte d’un seul centre ultra-expert, sont non comparatives.  Elles apportent néanmoins   un réel espoir dans la prise en charge de ces patients extrêmement complexes.

 

Par Frédérick Moryoussef