avec le soutien institutionnel du laboratoire Mayoly
Long-term behaviour of pancreatic exocrine and endocrine function in patients with early chronic pancreatitis (CP) and factors associated with pancreatic functional impairment.
Auteurs : Yessica Dominguez-Novoa (Santiago de Compostela, Spain)
Problématique justifiant la recherche ou l’étude : La pancréatite chroniques (PC) est une inflammation chronique d’évolution progressive ayant pour conséquence possible l’apparition de douleurs, et d’une insuffisance endocrine et exocrine causées par différentes étiologies, la plus fréquente étant l’étiologie toxique (alcool et tabac). Les PC précoces (ECP), sont définies pas 3 critères, l’existence de facteurs de risques toxiques, les manifestations cliniques typiques et des signes d’imagerie précoces (IRM et/ou EEP). L’apparition d’une IPE est corrélée au degré de fibrose.
But : Le but de cette étude prospective était d’évaluer à long terme, l’évolution des fonctions endocrine et exocrine des patients suspectés d’ECP, et les facteurs influant sur cette progression.
Materiel et méthodes : Il s’agit d’une cohorte prospective ayant inclus des patients de 2008 à 2018 avec un suivi minimal de 5 ans. Les patients inclus devaient consommer de l’alcool et/ou du tabac, présenter des douleurs typiques, et être indéterminés dans la classification EUS de Rosemont (3-4 critères). L’existence d’une insuffisance endocrine ou exocrine et la présence de 5 critères ou plus EUS étaient des facteurs d’exclusion. Le suivi clinique était annuel, et une EUS étaient réalisée tous les 2 ans. Le tabagisme était défini par une consommation active à l’inclusion avec plus de 100 cigarettes consommées depuis le début de l’intoxication, alors que les anciens fumeurs devaient avoir stoppé l’intoxication depuis plus de 2 ans. La consommation d’alcool était évaluée par le nombre de verre par jour, et les abstinents devaient avoir stoppé leur consommation depuis au moins 2 ans. Le critère d’évaluation principal était l’évaluation des fonctions exocrine avec un dosage de l’élastase fécale et endocrine, avec un dosage d’HbA1c. Le critère secondaire était l’évaluation morphologique par EUS.
Résultats : 136 patients ont été inclus, 65 % d’hommes avec une moyenne d’âge de 56 +/- 13 ans. Le suivi médian était de 9 ans (5-15 ans). A l’inclusion, 41 % des patients étaient fumeurs et consommateurs d’alcool, 43 % uniquement fumeurs et 17 % uniquement buveurs. A la fin du suivi, seuls 34 % étaient abstinents, 24 % continuaient uniquement le tabac, 21 % l’alcool, et 20 % consommaient encore les deux toxiques. A l’inclusion, ils avaient tous une élastase fécale normale, mais à la fin du suivi, 27 % avaient une élastase < 200 et 7% <100. La probabilité de développer une IPE était plus importante chez les patients continuant leur intoxication, particulièrement les fumeurs et fumeurs + buveurs. En analyse multivariée, la consommation de tabac +/- alcool était associée à une IPE. L’évolution vers une IPE était aussi corrélée à la progression morphologique des lésions à l’EUS. Il n’y avait par contre pas de différence dans le nombre de patients diabétiques à l’inclusion et en fin de suivi.
Conclusion : En conclusion, chez les patients ayant une probable PC débutante, la persistance de l’exposition au tabac, avec ou sans alcool, est associée à un surrisque de développer une IPE sur le long terme.
Intérêt pour le malade : 4/5
Applicabilité en pratique de routine : 4/5
Par Eve Gelsi